dimanche 15 mai 2016

Vingt-et-unième Entretien

Félix : Jésus dit à Son Père "ils ne savent pas ce qu'ils font", les soldats romains. Il n'a jamais dit nulle part de pardonner le Sanhédrin qui l'a fait crucifier. C'est quoi cette histoire non seulement de pardonner, mais d'aimer nos ennemis,  monsieur l'abbé ?

L'abbé Tymon de Quimonte
 : Mon fils, Saint Augustin nous dit "En aimant ton ennemi, tu souhaites qu’il te soit un frère." Ce n’est pas ce qu’il est que tu aimes en lui, mais ce que tu veux qu’il devienne.

 Félix : On devrait donc séparer un traître de sa traîtrise, un scélérat de sa scélératesse. Et aimer le scélérat, le traître ? C'est répugnant. Et idiot. Cela sous entend qu'il pourrait être autre chose que ce qu'il est.

L'abbé :  Non pas ce qu'il est mon fils, mais ce qu'il paraît!.

Félix: Vous confondez, l'abbé, l'apparence, l'illusion des apparences, avec l'apparaître qui manifeste l'être. « Toute essence, toute vérité, pour ne pas rester abstraction pure, doit apparaître » dit le Titan [1]

L'abbé : Cela est vrai abstraitement. Mais pour l'homme réel, vivant, seul compte ce qu'il fait, maintenant !
Tout homme à le choix de ne pas faire le Mal. On ne devient un traître que parce qu'on a choisi de trahir.

Félix : Non , monsieur l'abbé ! On trahit parce qu'on est un Traître !

L'abbé : On ne naît pas traître, on le devient... de par la tentation.

Félix : Doit on vous nommer dès à présent monsieur l'abbé Tymone de Beauvoir ?

 L'abbé : Et dois-je vous appeler Félix le Facétieux ?  Heureusement, je vous aime comme mon plus prochain, et donc vous pardonne volontiers  cet excès de raillerie qui est un trait de votre caractère, et nullement votre substance éternelle.
C'est votre manque de charité qui vous fait enfermer un pécheur dans une détermination absolue, comme la traîtrise.

Félix : On a la trahison dans le sang. La femelle par exemple est une traîtresse née. Certes ce n'est pas la détermination la plus profonde, mais une caractéristique de cette détermination.

L'abbé : Augustinus dit encore : « Tu vois ton ennemi s'opposer à toi, t'accabler de paroles mordantes, se rendre rude par ses affronts, te poursuivre de sa haine. Mais tu es attentif au fait qu'il est un homme. Tu vois tout ce que cet homme a fait contre toi, et tu vois en lui qu'il a été fait par Dieu. Ce qu'il est en tant qu'homme, c’est l’oeuvre de Dieu ; la haine qu'il te porte, c'est son oeuvre à lui. Et que dis-tu en toi-même ? « Seigneur, sois bienveillant pour lui, remets-lui ses péchés, inspire-lui ta crainte, change-le. »

Félix : Mais ceux qui font du mal à la France. Ceux qui font du mal au christianisme. Ceux qui font du mal aux Pauvres. Ceux là sont les mêmes. Ils sont nos plus mortels ennemis.  Nous leur devons le mal dans les grandes  choes mais aussi dans les petites, au quotidien. Dans la cohue grisâtre des villes, dans les nuages artificiels qui gâchent le bleu du ciel, dans les bataclans. Pardonner revient à les laisser nuire. Ils faudrait les crever comme un abcès

L'abbé : « Ce que Jésus ayant entendu, Il dit: Ce ne sont pas les bien portants qui ont besoin du médecin mais les malades » [2]

Félix : Mais les Valls-Cazeneuve-Hollande ne sont pas malades ! Ils sont au contraire au mieux de leur forme. Ils ont tout ce qu'on peut souhaiter. Le pouvoir, le prestige. Et, ce qui va avec, toutes les femelles qu'ils veulent.

 L'abbé: Mais, mon fils, prenez le cas du premier que vous avez nommé. Le Caudillo de Fransion. Observez qu'il est passé de pro-palestinien à maître-queux du Crif.  Il a déjà varié une fois, il est susceptible de varier encore. A priori, en tant qu'homme, il pourrait se repentir, se rédimer. Pour celui-là il faut redoubler, que dis je, quintupler, nos prières.

 Félix : Monsieur l'abbé vous ne pouviez prendre exemple plus contraire, plus défavorable à votre propos. Pro-palestinien ne veut rien dire en soi. Voyez les pro-palestiniens indigènes de la république. Des traîtres à l'intérieur du parti palestinien. Comme leurs alter ego égyptiens et tunisiens, les muslims brothers. Antisioniste est un choix qui peut être dicté par l’intérêt, par calcul politicien, nullement par une indignation humaine ou par une conviction de fond . Ce que Péguy appelle la mystique opposé à la politique. Le Caudillo en changeant d'option n'a pas change quant à son fond.
Et ce fond quel est il ? "Par ma femme je suis éternellement lié à etc"...Donc il se marque d'abord comme parfaitement hétéronome. Quelqu'un qui n'a pas son principe en lui m^me. Il trahit par là son essence compradore !

L'abbé : Mais ses maîtres, ceux qui l'ont mis là où il est, et qui dominent aujourd'hui, rivalisaient hier de servilité quand ils étaient sous la botte. Ils ont changé en profondeur.

 Félix : Absolument pas.  Leur être est la bassesse et la servilité, quelle que soit la place qu'ils occupent. Mon "essentialisme" ne signifie pas que j'identifie l'être à la fonction !  Sinon Hollande = Philippe-Auguste.  Des circonstances ont placé certains hommes au premier plan, pour leurs qualités idoines. Des qualités de naissance, immuables,
Aujourd'hui ils dominent, mais avec la rage et la férocité propre à la faiblesse, au ressentiment. Comme la femelle. C'est pour cela qu'ils sont à l'origine de la gynécocratie.
"Nous étions des guépards et des aigles. Ceux qui viennent sont des chacals et des hyènes" dit le Prince Fabrizio Salina à son fils, devant la montée en puissance de la bourgeoisie. [3]  Aujourd’hui ceux qui dominent ne sont que des poux et des vers. Les dominants nécessaires à une époque cadavérique.

L'abbé : Mais tous les hommes du ressentiment ne forment pas une coterie. De m^me que les hommes différenciés ne sont pas tous dans la dissidence. Il y a sans doute de vrais forts dans le pouvoir actuel, et dans votre dissidence il se trouve surement des lâches.

Félix : Sans aucun doute. Mais les Villepin seront toujours vaincu à l'intérieur de leur propre camp. Qui se défie des honnêtes hommes. Il faut des canailles. Ceux dont Soral dit "anthropologiquement c'est des merdes". The right men in the right place.
Et dans la dissidence voyez la camarilla des antisoraliens! Ce sont tous des misérables, et des envieux finalement. Ils sont  contre le "système",  actuellement, parce que il n'y a pas de place pour tout le monde à la mangeoire, mais ils ne sont pas des Résistants. Résistant et Collabo, deux déterminations qui transcendent les partis pris politiques.

L'abbé : Nous n'en sortirons pas, mon fils.  Je vous demande de considérer qui, précisément, Notre-Seigneur, nous dit d'aimer ? — Notre prochain.  Prochain ne doit pas être entendu au sens d'une proximité géographique. Mais dans celui d'une proximité spirituelle : celle d'être homme, fait à l'image de Dieu.
Si ton ennemi n'est qu'une bête, pour en revenir à vos analogies animalières, il faudra le combattre à mort, c'est normal. Mais au moment du châtiment il faudra pardonner et s'efforcer d'aimer celui qui nous a nui mais qui était notre semblable, au regard de Dieu.

Félix : Vous avez trop grande opinion de la racaille simio-humaine.
Pour me faire comprendre acceptez je vous prie une hypothèse complotiste, qui en fera rire plus d'un, mais non dépourvue d'arguments cependant. Que les tueries du bataclan soit le fait des services secrets. Faudrait il pardonner à ceux qui tiraient les ficelles au plus haut niveau ?  Non seulement ils mériteraient la mort, mais la mort la plus ignominieuse.

L'abbé: Mais cette hypothèse, vous l'avez dit, est absurde. Je me refuse à réfléchir sur des vues de l'esprit.

Félix: Je n'ai pas dit qu'elle était absurde, mais complotiste. Mais c'est effectivement une vue de l'esprit.
De l'esprit qui toujours nie.

l'Abbé : Sed dans lege Domini voluntas eius et dans lege eius meditabitur die ac nocte.

Félix : Amen


Notes
1  Hegel
2  Matthieu 9:12
3  Le guépard. Film de Visconti

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