mardi 10 juin 2008

Troisième Entretien

Félix Niesche:alors, Monsieur l'Abbé, les pantalons tombent jusque sur les tombes ,et il existe des strings de deuil on dirait.
L'abbé Tymon de Quimonte: Mon fils, ces sempiternels clichés que vous vous délectez à afficher, sont autant d'épreuves pour notre modestie et pour la bienséance, et ne sont que des négatifs en ceci que nous sommes suffisamment assaillis par cette laideur, chacun en est incommodé, on n'en a pas de reste à répandre.
Félix: De pareils clichés, Monsieur L'Abbé, au propre comme au figuré, ces épreuves, preuve de l'abaissement généralisé (des pantalons), sont pourtant la norme , la menu monnaie courante, je ne les répands pas je les divulgue pour l'édification de nos lecteurs, internautes du monde entier et au delà.
L'Abbé: Cette monnaie-courante comme vous dîtes, mon fils, vous révulse et vous navre car elle démonétise définitivement le peu de cette féminité originelle qui subsistait, et que vous adoriez peccamineusement, il n'est que de lire vos diatribes qui révèlent le fond secret de votre Nostalgie.
F: ..oui je suis un poète blessé et mélancolique...
L'Abbé:Mélancolique? Comme un loup solitaire hurlant la nuit au clair de lune dans les bois noirs votre désespoir du remplacement des belles biches effarouchées, des petites poulettes qui caquettent par des truies bien découplées et des juments chercheuses en sciences sociales.
F: L'abbé vous êtes impayable! Mais le pire c'est que les truies ont de gros derrières roses et les juments de longues croupes musculeuses qu'elles exhibent sous la protection de la Gestapo ni pute ni soumise.
L'Abbé:vous n'êtes, mon fils, qu'un incorrigible libertin!
F:repenti, Mon Pére, repentant, pénitent, je battis ma coulpe, mea coulpa, mea coulpa, mea maxima coulpa, dans un poème que vous appréciez je crois, Taedium Vitae.
L'Abbé:Quiamdiu tui plenus non fum,gravis mihi fum..
F:ah ouais?
L'Abbé:"quand je ne suis pas plein de Dieu, je suis à charge de moi-même". Car votre poème est beau mais je n'y ai aperçu ni repentance, ni contrition, mais lassitude, peut-être amertume. Pénitent certes, car il n'y a"rien" dont vous tâchiez de remplir le vide infini de votre coeur. L'actuelle Gynécocratie vous pèse et vous lèse, qui scelle la disparition de l'Archétype de la Femme Originelle: alors vous tirez votre révérence.
F: Hé, l'Abbé, l'âge, l'âge qui vient..
L'Abbé: L'âge? quel âge? Le vôtre? certainement pas, car vous n'auriez jamais "cédé au règne des femmes, le sceptre de votre frénésie", pour vous citer, mon fils, si vous n'y étiez contraint, par la Gestapo féministe si vous voulez, c'est à dire par la gynécocratie triomphante. Le règne de Kaali, Déesse de la Dissolution et du Sexe, le Kali-Yuga, la phase terminale du dernier âge, l'Age Sombre .
F:Je n'arrive pas à comprendre comment vous un Prêtre Catholique, même excommunie, même apostat, pouvez continuer à embrasser votre Foi en épousant les thèses guénoniennes, évoliennes ?
L'Abbé: Parce que cher fils, elles reprennent la distinction classique d'Aristote, entre la Forme et la Matière. Forme et Matière sont les manifestations des deux grands principes métaphysiques primordiaux, le Principe Viril, solaire, le Principe Féminin, des Eaux.
F: La perpétuelle humidité de la femme...
L'Abbé: Plutôt la Substance indifférenciée, la vie antérieure à toute forme, à l'état "libre". Notre époque est un âge de nivellement, d'indifférenciation, de submersion du Pôle masculin par les eaux corrosives amazoniennes.
F: la fin du Politique, de l'ordre, de la régularité, de la consistance, de l'unité, du principe de réalité, de l'individuation, du mérite, de la justice, de la Beauté , de la rigueur, de la science, de l'excellence et de l'exactitude. A la place règne du psychologisme, de la moraline, du sentimentalisme, de l'hystérie, culte du corps, des stars, du cinéma, de la mode, du clinquant, du toc, de l'exotique, de la pensée magique, des magasins et des magazines féminins...
l'abbé:et dans la modalité de la relation intime, mon fils, la femme domine maintenant l'homme en tant que celui ci devient esclave des sens et simple instrument de jouissance pour elles. Les eaux dissolvantes et souterraines imprègnent le principe viril et le dégradent au plan phallique.
F: Je vois ici, monsieur l'abbé, une loi dialectique: la contrepartie inexorable de la féminisation du spirituel, par compensation, fait déchoir la virilité dans une matérialité grossièrement phallique...phallus dégradé en simple objet de plaisir manipulable...
l'abbé: Ce spectacle pitoyable des hommes qui portent leur virilité en sautoir, qui en rajoutent sur les attributs d'une masculinité ostensible, barbes de trois jours, vêtements de cuir, propos de rustauds proférés d'une voix de rogomme , des opinions exagérément plébéiennes...
F:et cet étalage de caractères sexuels secondaires du mâle est en proportion exacte de l'amoindrissement intérieur de leur virilité..
l'abbé: comme les crustacés, carapace dure, chair molle... L'exact contraire du gentilhomme d'ancien régime, policé, raffiné, maniéré parfois, mais avec une dague acérée sous les dentelles et capable de vous rentrer trente pouce d'acier dans le ventre..
F: au lieu que, sentimental abbé, nos"machos"d'apparat, affectent une virilité festive, toute en devanture, pour complaire au désir hystérique, puisque contradictoire, de leurs compagnes voulant dominer dans la vie mais voulant être dominée au lit. Ce ne sont que des mâles domestiques esclaves de ces femelles. Ils s'attachent, pleurnichent, ne savent pas créer une distance.
l'abbé:distance nécessaire pourtant. En tout cas pour la Femme de la Tradition, pour qui l'amour:"ce n'est pas seulement le dévouement, c'est un don total de corps et d'Âme, sans restriction, sans nul égard pour quoi que ce soit; elle aurait peur tout au contraire, elle rougirait, d'un abandon sous condition, lié à des clauses .C'est cette absence de condition qui fait de son amour une Foi: la seule qu'elle ait...un homme qui aime comme une femme devient un esclave; au lieu qu'une femme qui aime en femme n'en devient que plus parfaitement femme." Friedrich Nietzsche.
F: Voilà ce qui ma toujours manqué!!
l'abbé: une pareille femme?
F: non un tz!
L'Abbé: probablement, mon Fils, mais l'impossibilité quasi ontologique, dans notre époque opaque de l'existence de tels caractères magnifiquement féminins fait de votre existence, celle des natures baudelairiennes, et celle des "Don Juan", un enfer de solitude..Vae Soli.
F: C'est l'horrible vérité. J'avais pensé, l'Abbé, à écrire une nouvelle, oû Satan jugeant le monde suffisamment à point pour humilier l'orgueil indomptable de Don Juan , le renvoyait sur terre. Peut on imaginer pire pour des types comme Baudelaire ou Don Juan: revivre à notre époque? Mais pour moi vous exagérez, j'ai fait le choix d'une vie sereine, je me tiens à distance et en dehors de la farce, qui n'est plus à tout prendre qu'une simiesque compétition sexuelle.
L'Abbé:Sage conduite: notam facmihi viam in quâ ambulem,quia ad te levari animam meam.
F:Amen.

1 commentaire:

orfeenix a dit…

Force m'est de reconnaître un "brillant esprit ténébreux" mais ne sommes nous pas loin des Evangiles et de la main tendue aux lépreux et pècheresses, les perles aux pourceaux s' adressaient aux savants pharisiens.Que faites vous de la charité, mon père?

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